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par Guido Socher (homepage)
L´auteur:
Guido adore Linux non seulement parce qu'il est intéressant de découvrir
le fonctionnement des systèmes d'exploitation mais aussi à cause des personnes impliquées dans sa conception.
Traduit en Français par:
Olivier Pons <pons(at)cnam.fr>
Sommaire:
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Exécution d'applications distantes avec X11
Résumé:
Beaucoup de nouveaux venus à Linux pensent que son
bureau graphique est juste un autre système "à la
Windows" où vous pouvez lancer des applications qui vont
apparaître dans des fenêtre séparées. Certains remarquent la
possibilité d'avoir plusieurs bureaux mais ça semble
s'arrêter là. Le système de fenêtrage X Window de Linux (X11)
est beaucoup plus que cela ! C'est un système de fenêtrage
réseau. Nous verrons les nouvelles et puissantes
fonctionnalités que cela offre.
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Le concept d'affichage
Lors de son lancement, chaque application graphique de X Window lit la variable d'environnement DISPLAY pour découvrir
l'écran d'ordinateur auquel envoyer ses graphiques. Si on ajoute les capacités
réseau du système X Window, ceci permet d'exécuter des applications graphiques
à distance. C'est-à-dire que vous utilisez la puissance du processeur d'une
machine alors que vous exécutez l'application à partir d'une autre.
L'interface graphique complète apparaît sur la machine d'où vous l'exécutez. Vous ne remarquez pas que vous utilisez 2
ordinateurs.
La vitesse du réseau est naturellement importante ici mais
une connexion locale à 10Mbit/s est plus que suffisante.
A quoi ça sert ?
Il existe de nombreuses applications de ce "graphisme réseau".
Des entreprises l'utilisent pour gérer à distance du matériel
pouvant se trouver à des milliers de kilomètres et emploient pour le contrôler,
la même application que celle qui aurait servi en étant sur place.
Supposons que vous ayez 2 ordinateurs, une machine rapide à 1GHz et
un vieux Pentium à 133MHz. Vous pouvez d'autant plus apprécier la vitesse de votre
nouvelle machine que vous n'êtes pas assis devant elle.
Votre soeur est peut-être actuellement assise devant la machine rapide et
travaille avec. Aucune importance, vous continuez à en bénéficier.
Comment ça marche
Toutes les applications X Window, qu'elles se nomment
gimp, xterm, konquerer, Netscape... sont vraiment des clients réseau
qui se connectent à un serveur, le serveur X. La tâche du
serveur X est de communiquer avec le matériel graphique, de dessiner les images
sur votre écran, de lire les entrées souris et clavier. Les clients
(vos programmes tels que gimp, Netscape...) envoient les
instructions au serveur sur la façon de dessiner les cadres et les
boutons. En échange, ils reçoivent du serveur les évènements
souris et clavier. De toute évidence, vous avez besoin d'un certain
type d'authentification, sinon n'importe qui
pourrait mettre la pagaille sur l'écran de tout le monde. Deux
programmes peuvent contrôler l'accès:
- xhost : en utilisant ce programme vous pouvez permettre à
n'importe quel utilisateur sur une machine donnée d'écrire des
graphiques sur votre écran. Exemple : vous êtes assis devant une
machine nommée philosophus. Pour permettre à
n'importe quel programme sur l'hôte movietux d'accéder à votre écran sur
philosophus vous tapez la commande :
xhost +movietux
Ceci doit être tapé dans un shell sur philosophus
- xauth : C'est une authentification beaucoup plus sophistiquée basée sur
l'usage de clés (cookies). Ici vous pouvez vraiment définir
des accès individuels. C'est beaucoup plus sûr que xhost.
L'authentification utilise une clé (cookie) enregistrée dans le
fichier .Xauthority dans le répertoire home de l'utilisateur. Si la
machine distante dispose d'une clé valide dans ce fichier
alors l'accès est autorisé. Pour copier la clé de la machine
devant laquelle vous êtes assis (philosophus) sur l'hôte duquel vous voulez
démarrer le programme (movietux), vous pouvez utiliser une des
méthodes suivantes :
xauth extract - philosophus:0.0 | ssh movietux
/usr/X11R6/bin/xauth merge
ou
scp ~/.Xauthority movietux:
Le procédé à la mise en route d'un programme (client) est le suivant:
- Le client contrôle la variable d'environnement DISPLAY
pour trouver le serveur, à défaut, il essaie de se connecter sur le serveur de
cet hôte.
- Le serveur vérifie que le client est autorisé à lui envoyer
des "images". Si le client est reconnu, alors le serveur dessine
l'image sur l'écran.
La variable d'environnement DISPLAY a la syntaxe
suivante :
bash:export
DISPLAY=hostname:displaynumber.screennumber
tcsh:setenv DISPLAY hostname:displaynumber.screennumber
Je ne parlerai pas ici du displaynumber et du screennumber.
Normalement c'est simplement 0:0. Un exemple pour bash serait :
export DISPLAY=philosophus:0.0
Lancement d'une application à distance
Après toute la théorie voyons maintenant un exemple pratique.
Essayez-le. Nous sommes encore assis devant l'ordinateur
appelé philosophus et nous voulons lancer quelque chose à distance depuis
movietux.
- Informez votre serveur X que les clients de
movietux sont autorisés à dessiner des images sur votre écran :
xhost +movietux
- connectez-vous à la machine distante movietux :
slogin -l username movietux
- vous êtes maintenant connecté à movietux et chaque commande
que vous tapez est exécutée sur movietux
- export DISPLAY=philosophus:0.0
- lancez le programme. Par exemple :
netscape &
Si movietux est une machine puissante, vous noterez
que le rendu des pages HTML dans Netscape est beaucoup plus rapide
que lorsque vous l'exécutez sur votre propre machine. En même
temps vous ne remarquerez pas vraiment, d'un point de vue utilisation, que ce
Netscape n'est pas lancé localement car vous le manipulerez de
la même manière avec la souris et le clavier.
Sympa, non ?
Variable DISPLAY à emporter
Bien qu'il soit facile d'exécuter une application à
distance, il reste ce petit supplément de frappe requis pour définir la variable
DISPLAY. Il est possible de l'automatiser :
- Si vous utilisez ssh pour vous connecter
à la machine distante, la variable DISPLAY est automatiquement
définie. D'autres programmes de connexion à distance supportent la variable
DISPLAY mais ssh est très répandu.
-
Si vous utilisez slogin ou d'autres commandes, vous
pouvez installer les scripts suivants sur la machine distante
Pour tcsh :
# emportez votre variable display avec vous lors de la connexion
distante :
# mettez-la dans votre fichier ~/.login
set whoami=`who -ml`
set remhost=`expr "$whoami" : '.*(\(.*\))'`
if ( "$remhost" != "" ) then
setenv DISPLAY "$remhost":0.0
endif
Ce script fonctionne en récupérant le nom
de l'hôte distant à partir de la commande "who -ml". Cette commande
retourne quelque chose du genre
>who -ml
movietux!guido pts/3 Oct 26 21:55 (philosophus.tux.org)
Si vous utilisez bash, il vous faut le script suivant :
# emportez votre variable display avec vous lors de la connexion
distante :
# mettez-la dans votre ~/.bash_profile
whoami=`who -ml`
remhost=`expr "$whoami" : '.*(\(.*\))'`
if [ -n "$remhost" ]; then
DISPLAY="$remhost":0.0
export DISPLAY
fi
OpenGL
Si les capacités réseau du
système X Window sont très bonnes, les graphiques sont un peu
plus lents du fait que vous envoyez les données par un
protocole de réseau. Normalement vous ne verrez pas grande
différence.
Les applications gourmandes en ressources, telles que
les jeux au graphisme intensif sont habituellement basées sur OpenGL
(Open Graphics Library) et GLX (extension d'OpenGL au
système X Window). Ces bibliothèques fournissent une
interface de programmation indépendante du matériel autorisant
l'accès direct aux composants d'accélération 3D des cartes
graphiques. Autrement dit : l'application envoie la description d'un objet
sous forme de points, lignes et polygones à la carte graphique qui génère tout le rendu en interne.
Le graphisme devient très rapide.
Actuellement, la plupart des gestionnaires de cartes graphiques pour
Linux ne supportent pas l'accélération GLX/OpenGL pour les applications
distantes. Ils ne
supportent l'accélération que pour des applications
locales. Le résultat, c'est que les applications OpenGL lancées à distance ont du mal à démarrer et sont vraiment lentes. Une
exception vient des gestionnaires propriétaires de NVidia. Ils ont
une interface de rendu direct qui supporte le rendu indirect pour les
applications distantes.
Conclusion
L'utilisation de la puissance de calcul de votre réseau est
très facile avec X11. Vous pouvez travailler avec des applications
distantes de la même manière qu'avec les applications locales. La seule différence que
vous rencontrerez, c'est la possibilité de voir les fichiers et le répertoire
home de la machine distante. Cependant, avec NFS et
NIS installés, vous pouvez masquer cette petite différence et
utiliser la pleine puissance du processeur des
machines les plus rapides de vos réseaux sans même y penser.
Links
X11 système, x.org
xfree86.org Le système X11
sous Linux
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